JUSTE TOI ET MOI :

« Dégage de mon lit Ty' ! » C'est toujours comme ça que ça commence. S'il y a bien une chose que je déteste, c'est quand mon frère s’immisce dans sa vie. J'ai horreur de ça quand il se croit tout permis, qu'il entre dans ma chambre quand je n'y suis pas, qu'il s'incruste sans frapper. Depuis toujours je l'envoie chier et il me le rend bien. A nous regarder, on pourrait croire que c'est une haine sans limite qui nous unit. Et pourtant, c'est tout le contraire. On ne sait juste pas se dire qu'on s'aime. Depuis que je suis en âge de parler, les piques fusent, les vannes à deux balles, les chamailleries et les cris. Mais au fond, on s'aime d'un amour éternel, fraternel et sans condition. « Arrête tu me fais peur Vanish ... » D'un calme énervant, il arbore un petit sourire en coin avant de se lever le plus lentement possible. Je m'impatiente, je fulmine, je veut retrouver mon intimité mais ce n'est pas gagné. Et puis ce surnom me met en rage. Je déteste quand il m'appelle comme ça. Lui, ça le fait rire de me voir sortir de mes gonds pour un rien. Il jubile à l'intérieur. « Ha ... Ha ... Ha ... Et tu te crois drôle en plus ?! » Petite boule de nerf prête à éclater. Il adore m'emmerder, c'est son passe-temps favori. Je le lui rend bien. A deux, on excelle sans trop de difficulté dans cet art difficile à maîtriser. « Très drôle même ! Aller, rage pas la naine ... » Il s'approche de moi et prend ma petite tête entre ses grandes mains pour me déposer un baiser sur le haut du crâne. Je le repousse. Je n'aime pas ce genre de démonstration. Je le fusille du regard et vais me laisser tomber sur mon lit. Je lève les yeux au ciel, attrape un oreiller et lui balance à la figure. « Tu m'emmerdes, tu le sais ... » Je soupire, ramène mes jambes contre ma poitrine et croise les bras autour de mes genoux. Il baisse les épaules, soupire et vient s'asseoir près de moi, déposant l'oreiller avec délicatesse sur le lit. Il tourna la tête vers la petite tête brune. Je baisse la tête. Il pousse un nouveau soupire et finit par passer son bras autour de mes épaules. Je me laisse aller contre lui, juste quelques minutes. Enfin, je me détache de son étreinte et me lève d'un bond. Les sentiments, ce n'est pas pour moi. Un petit sourire se dessine pourtant sur mes lèvres alors que je le tire à moi pour le faire sortir. Ca a toujours été comme ça entre nous. L'amour vache d'un frère et d'une soeur. On s'aime tout en se détestant. Mais rien ni personne ne pourra nous briser. Si quelqu'un touche à l'un, l'autre entre dans une rage sans nom. Et inversement. On est comme ça et jamais nous ne changerons.