Madison Creek, petite ville à l'allure tranquille et qui pourtant cache bien des secrets et des personnalités toutes aussi folles les unes des autres. Ce n'est pas par hasard que j'ai décidé d'y emmenager peu après la mort de Jack, mon frère. Non seulement, j'allais me rapprocher de ma cousine Henora, mais le poste de professeur qu'on m'avait proposé été plus avantageux que ce soit pour le salaire ou le nombre d'étudiant par classe. Forcément quand on décide de changer de vie, ce genre d'occasion on ne la laisse pas filer. Deux ans à peine que je suis ici, et pourtant j'ai l'impression de mettre complétement détachée de la Alanis que j'étais.

J'ai toujours été convaincu de n'avoir jamais rien à envier aux autres. Mes expériences qu'elles soient bonnes ou mauvaises m'ont toujours donner des leçons de vie dont j'ai su tirer profit. Et c'est en partie pour ça que je suis ce que je suis. On s'étonne souvent de mon métier, les gens me lancent des regards compatissant comme si c'était un métier qu'on ne pouvait pas assumer. Pourtant, j'ai choisi d'être professeur de mathématique, j'aurais très bien pu faire médecine ou avocate, mais j'ai fait le choix d'enseigner l'une des matières les plus importantes dans ce monde de part l'universalité de ses chiffres. Si on s'y interesse de plus prêt, si je m'y prend pas mal, je comblerait les lacunes de biens des éléves et j'assure également la formation de plusieurs futurs petits médecins et petits avocats pour plus tard. D'ailleurs je le dis toujours, à chaque réussite d'un de mes éléves une part de ma mission est accomplie. Voyez par exemple l'exemple de Dorian. Il est ici à Madison Creek grâce à sa bourse de Basket. Il a fait appel à moi en début d'année, je sais qu'au départ c'était vraiment pas gagné, pourtant depuis quelques temps ses notes ont légérement grimpé, et c'est un bons début.

"Je crois qu'il va également falloir pour moi t'apprendre à lire l'heure!"

Lançais-je, en voyant sa petite tête blonde franchir le seuil du café. Je deteste attendre, et je n'aime pas non plus faire attendre. Encore un truc de profs... Mon café avait eu le temps de refroidir, même si Dorian m'avait envoyé un message pour m'expliquer qu'il avait eu du mal à sortir plus tôt de ses entrainements je le réprimendais. Bien sur ça ne durais jamais longtemps, et ce "petit con" comme j'avais l'habitude del 'appeler me lança de suite une vanne qui remplaça ma moue par un leger sourire. Il m'avait envoyé la veille un mail m'annonçant qu'il avait eu ses notes en mathématiques, mais que malgré qu'il avait grimper dans sa note ce n'était toujours pas assez pour ne pas risquer de perdre sa bourse....