La fête foraine était commencée, l'un des moments les plus heureux de l'année, là où toute la ville se retrouve dans un même endroit pour faire la fête, profiter des beaux jours et surtout, passer de merveilleux moments. Oui, depuis mon enfance, c'était le souvenir que je gardais de cette fête foraine, trois incroyables semaines, riches en émotions et en amusement, et même en grandissant, ça n'avait pas changé le moins du monde. Donc, pour ce premier jour de fête foraine, je m'étais sentie obligée d'aller y faire un tour, et peut-être trouverai-je quelqu'un en route qui m'accompagnerait durant la soirée et avec qui je retomberai en enfance. C'était grandiose, coloré, animé et bruyant, très bruyant, mais c'était agréable comme sensation, revoir tout ça, ça me faisait chaud au coeur, une impression de revivre tous les souvenirs d'un coup, magique. Heureusement j'avais pris mon appareil photo et je pourrais immortaliser tout ça et qui c'est, mes photos seraient peut-être des chef d'oeuvre à afficher dans ma future galerie.

Je pointais le viseur de l'appareil vers la gauche, on se trouvaient plusieurs stand de tirs à la carabine pour avoir d'énormes peluches et un stand de barbe à papa, très joli, quand j'aperçus autre chose au premier plan, quelque chose qui se dirigeait vers moi et ce quelque chose était plus quelqu'un, c'est en baissant l'appareil que je pris conscience que je ne rêvais pas, c'était bien lui, Woody, le petit ami de mon amie Callie, le petit ami que je ne porte pas dans mon coeur, pour plusieurs raisons, dont le fait que je le trouve très louche. Il se planta devant moi, tout sourire, quel abruti. « T'es pas avec Callie ? » Ok, on est d'accord, y a plus sympa comme accueil mais je ne l'aime pas et il le sait, pourquoi faire semblant ?

De toute la fête foraine il avait fallu que je tombe sur lui, le mec le plus égoïste que je connaisse, l'insupportable petit-ami de mon amie Calliope, le type louche à qui je n'ai jamais accordé aucune confiance et qui ne mérite pas une fille aussi exceptionnelle que Callie, ça c'était certain. Son sourire arrogant m'exaspérait et à peine venait-il de se planter devant moi que j'avais envie de le gifler, oui j'étais très impulsive et colérique mais je ne le supportais pas ce mec. « Sans déconner ? Tu sais quoi, je crois que je la vois plus souvent que toi ta copine alors je pense savoir pourquoi elle est pas là. L'ironie tu connais ? » Bref, il fallait que je me calme car en deux secondes j'étais capable de lui arracher les yeux à ce prétentieux. Non je ne le supportais pas du tout et s'il ne l'avait pas encore compris alors il était encore plus idiot que je ne le pensais.

« T'es ce genre de mec là toi ? Qui sort alors que sa copine enceinte est malade à la maison ? Wouah, chapeau, c'est super responsable ça ! » Je commençais sérieusement à me demander ce que Callie pouvait bien lui trouver mais comme on dit, l'amour rend aveugle et malgré le fait qu'il était plus que séduisant, il inspirait tout sauf la confiance, du moins c'était mon point de vue. Et au fond, je m'étais demandée à de nombreuses reprises s'il ne trompait pas mon amie, ce qui en soit ne m'aurait absolument pas étonnée. Je rangeai mon appareil photo, de peur de le faire tomber puis relevai la tête vers Woody qui affichait toujours ce sourire insupportable. « Tu peux défiger ton sourire de dragueur des bacs à sable, y a pas Callie, on a pas à faire semblant de s'apprécier ce soir. »

Il paraît que l'amour a ses raisons que la raison ignore, cette phrase serait-elle appropriée à mon amie Callie ? Sans aucun doutes car à voir Woody, je ne voyais rien qui pouvait lui plaire en lui, sinon son beau visage et l'indéniable fait qu'être aussi grand pouvait être sacrément attirant, mais sinon ? J'avoue m'être posée maintes et maintes fois cette question mais n'y avoir trouvé aucune réponses, sûrement parce que ça ne s'expliquait pas et aussi sûrement parce que je ne connaissais pas ce genre de choses, me concentrant sur mes rêves et mon travail, enfin futur travail, je n'avais guère le temps de me poser pour une quelconque relation, même si parfois j'avoue ressentir de drôles de choses à l'approche de Riley. Lui et moi avions une sorte de relation, aussi étrange soit-elle, car en fait, il m'énervait plus qu'autre chose et me dire que je pourrais être avec lui me répugne et m'attire à la fois. Quoi qu'il en soit, j'écoutais ce cher Woody faire son speech de "ce que tu dis ne m'atteint pas, je suis intouchable, parles autant que tu veux.", un sourire aux lèvres, il me faisait bien rire ce type.

« Tu as tout à fait raison, je suis l'abominable peste qui voit le mal partout.. » Je levai les yeux au ciel avec un léger rictus. Je repris après son troisième monologue, « Ça y est t'as fini ? Je t'assure, Callie sait que je te méprise et elle ne tardera pas à savoir les doutes que je formule envers toi, je sais que tu caches quelque chose, ça se voit. Et tu sais quoi ? » Je m'arrêtai puis fis un pas vers lui, lui murmurant à l'oreille, « Je ne tarderais pas à le découvrir. » puis à la suite d'un sourire des plus mesquins, je tournai les talons, commençant à marcher, jusqu'à ce que je sente une main se poser sur mon poignet, le retour du grand méchant loup.